Comment se protéger des affections respiratoires, lors d'une infection virale de la grippe, d'infections à coronavirus, tels que rhumes et autres pathogènes respiratoires

6 conseils naturels suggérés par la pratique et la science

 

Par Jean-Pierre Demets N.D.
de l'Académie de Naturopathie T.I.

 

Mise à jour le 24/11/2023 | Publié le 15/01/2010

Comment se protéger des affections respiratoires, lors d'une grippe

Les conseils présentés dans cette chronique sont valables pour les affections à virus, comme la grippe, et à coronavirus tels que le rhume ou les affections respiratoires.

 

Ce sont des affections pour lesquelles la science médicale offre peu, pour ne pas dire aucune solutions médicamenteuses. Il peut certainement être utile de se tourner vers des traitements plus naturels, tels que ceux que je vous propose dans ce texte, et dont quelques études valident leur efficacité ou des résultats encourageants.

La grippe est une maladie respiratoire principalement causée par les virus de l'influenza A et B.

Les coronavirus constituent une grande famille de virus entraînant des pathologies chez les mammifères et les oiseaux. Chez l'homme, les coronavirus provoquent des infections des voies respiratoires généralement bénignes, comme le rhume, bien que des formes plus rares telles que le SRAS, le MERS et le SARS-COV-2 (COVID-19) puissent provoquer des infections beaucoup plus graves, de même que des infections gastro-intestinales et du système nerveux qui peuvent être mortelles.

Éviter les anti-inflammatoires et antipyrétiques

Un premier conseil est d'éviter, autant que possible, surtout les 24 premières heures, d'utiliser un médicament antipyrétique (Aspirine, Tylenol, Ibuprofène, Dafalgan, etc.), pour combattre la fièvre. Ces médicaments entravent le processus naturel des défenses immunitaires de l'organisme.

Contrairement à la croyance populaire, les médicaments anti-fièvre peuvent causer par inadvertance plus de mal que de bien.

Des recherches de l'Université McMaster ont révélé que l'utilisation généralisée de médicaments pour lutter contre la fièvre peut entraîner des dizaines de milliers de cas de grippe supplémentaires et plus de mille décès attribuables à la grippe, chaque année en Amérique du Nord. Ces médicaments comprennent l'ibuprofène, l'acétaminophène et l'acide acétylsalicylique.

Selon ces recherches, la suppression de la fièvre augmente le nombre de cas annuels de complications d'environ 5%, ce qui correspond à plus de 1 000 décès supplémentaires dus à la grippe au cours d'une année typique en Amérique du Nord.

La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens pourrait être lié à des formes d'affections respiratoires graves chez des sujets jeunes et en bonne santé. Le Figaro publie dans son édition du 14 mars 2020 que selon les autorités de santé en France «Des événements indésirables graves liés à l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ont été signalés chez des patients atteints de COVID19, cas possibles ou confirmés»

A moins d'un sérieux problème de santé préalable à la grippe ou d'une fièvre qui dépasse 40 degrés C, la fièvre ne présente pas de danger. Il suffit de consommer beaucoup de liquides et de garder un linge frais sur le front ou la tête. Vous trouverez d'autres indications, notamment des recettes de tisanes spécifiques, pour contrôler la fièvre et les effets d'inconfort qu'elle procure, dans nos chroniques dédiées spécifiquement à la grippe.

Depuis plus de 40 ans, j'utilise et recommande l'usage du citron pour contrôler la fièvre lorsqu'elle tend à être trop élevée ou inconfortable. Il s'agit du meilleur remède que je connaisse pour contrer la fièvre. L'avantage du citron est qu'il n'entrave pas le travail du système immunitaire et qu'il possède également des propriétés antivirales et antibactériennes. Le jus d'un demi-citron avec un peu d'eau et de miel. À répéter aux deux heures si nécessaire.

Une autre solution est le recours à une tisane de fleurs de sureau et reine des prés.

 

N-acétylcystéine

Ce supplément peut-être envisagé dans une stratégie de protection à long terme, c'est-à-dire que l'on peut consommer ce supplément du début à la fin de l'hiver ou lors d'une période d'épidémie. Il sera utile en prévention, mais également comme traitement d'appoint lorsque l'affection virale touchera les voies respiratoires.

Avertissement important: ce produit ne doit pas être utilisé par les diabétiques sans suivi médical, parce qu'il interfère dans l'action de l'insuline.

La N-acétylcystéine, également appelé selon l'abréviation NAC, est un dérivé synthétique de la cystéine, un acide aminé. La cystéine contient du soufre et est nécessaire à la synthèse du glutathion, un important antioxydant (voir notre chronique sur le glutathion, le roi des antioxydants), et son maintien en quantité adéquate à l'intérieur des cellules. C'est un acide aminé non essentiel, vu que l'organisme peut le fabriquer à partir de la méthionine, un autre acide aminé.

L'organisme peut synthétiser la cystéine à partir de certains aliments: ail, oignon, les oeufs, le yogourt, le brocoli, les choux de Bruxelles, le germe de blé, la levure de bière, certaines céréales, le poisson, etc.

La N-acétylcystéine (NAC) est facilement assimilable par l'organisme et est utilisé par celui-ci pour désintoxiquer l'organisme, particulièrement de produits chimiques et de certains médicaments comme l'acétaminophène, notamment en augmentant le taux de glutathion.

Les médecins administrent régulièrement du NAC par voie intraveineuse (IV) aux personnes présentant une surdose d'acétaminophène pour prévenir ou réduire les lésions rénales et hépatiques.

Le NAC peut soulager les symptômes des affections respiratoires en agissant comme un antioxydant et un expectorant, en fluidifiant le mucus dans les voies respiratoires.

En tant qu'antioxydant, le NAC réduit l'inflammation des bronches et tissus pulmonaire. En fluidifiant le mucus dans les bronches et en augmentant les niveaux de glutathion, le NAC peut aider à diminuer la gravité et la fréquence des sifflements, de la toux et des attaques respiratoires.

C'est également un puissant désintoxiquant de l'alcool, du tabac et de la pollution environnementale, notamment par la fumée toxique.

Un supplément de N-acétylcystéine peut aider à stimuler la production d'enzymes protectrices dans l'organisme et ralentir les dommages cellulaires.

Des études cliniques ont démontré son efficacité pour réduire l'incidence et les complications de maladies infectieuses, par exemple les bronchites. Il pourrait également réduire les symptômes et les complications éventuelles du rhume et de la grippe.

En 2000, des chercheurs suisses publiaient une méta-analyse portant sur huit essais cliniques menés auprès d'environ 1400 sujets atteints de bronchite chronique. Les auteurs concluaient que la N-acétylcystéine, prise à long terme, contribuait à diminuer le nombre de crises aigües, même si son mécanisme d'action est encore mal compris. Une autre méta-analyse, également publiée en 2000, est arrivée aux mêmes conclusions. De plus, les auteurs d'une synthèse de 11 essais en sont venus à la conclusion qu'il est utile, individuellement et socialement, que les patients atteints de bronchite chronique entreprennent un traitement à la N-acétylcystéine durant les mois d'hiver.

Dans une étude italienne dont les participants étaient âgés de plus de 65 ans et dont 62% souffraient d'une maladie dégénérative chronique non respiratoire, les résultats ont révélé que la N-acétylcystéine a été beaucoup plus efficace que le placebo pour réduire le nombre, la durée et la gravité des épisodes grippaux.

La N-acétylcystéine semble donc avoir un effet protecteur sur les voies respiratoires durant un épisode grippal.

La N-acétylcystéine procure une action qui va bien au-delà de la protection des voies respiratoires, puisqu'elle agit comme puissant détoxiquant du foie et qu'elle participe à la synthèse du glutathion, qui est le plus important antioxydant fabriqué par l'organisme. Les femmes enceintes ou allaitantes, les diabétiques, de même que les personnes qui seraient traitées pour un problème de santé, ne devraient pas consommer ce produit sans supervision médicale.

Dans une étude d'un an, 600 mg de NAC deux fois par jour ont amélioré de manière significative la fonction pulmonaire et les symptômes chez les personnes atteintes de bronchite chronique.

Je rappelle que ce produit ne doit pas être utilisé par les diabétiques sans suivi médical, parce qu'il interfère dans l'action de l'insuline.

 

Quercétine

Les virus nécessitent plusieurs enzymes et ils dépendent de la machinerie cellulaire pour divers processus de réplication.

L'entrée du virus est considérée comme la première étape du cycle de multiplication virale. Par conséquent, l'inhibition de cette étape peut minimiser l'infectiosité virale.

La quercétine est bien connue pour agir contre l'entrée du virus dans la cellule hôte.

Dans une étude intéressante, la quercétine, une molécule que l'on retrouve dans de nombreux végétaux, notamment le poivron rouge, l'oignon, les pommes et citrus, a interagi avec la protéine d'hémagglutinine, ce qui a entraîné l'inhibition de l'entrée du virus dans la cellule. De même, la quercétine a réduit l'infection à entérovirus en bloquant le stade d'attachement viral de l'infection virale.

Dans une autre étude, il a été démontré que la quercétine 3-OD-glucoside, un dérivé de la quercétine, cible l'entrée du virus Ebola dans la cellule hôte.

De nombreuses études ont rapporté un effet inhibiteur de la quercétine sur la réplication virale. Elles ont prouvé que la quercétine peut affecter la réplication virale de plusieurs manières. Par exemple, il a été prouvé qu'un dérivé de la quercétine inhibe la traduction de l'ARN du poliovirus.

Outre l'entrée virale et la réplication virale, la quercétine a un fort potentiel pour inhiber l'assemblage de nouveaux virus de descendance dans les cellules hôtes.

Une étude clinique de l’Institut de recherches clinique de Montréal (IRCM) est menée en Chine concernant l'efficacité de la quercétine dans le traitement de malades atteints du coronavirus COVID‑19.

La dose quotidienne est de 1g divisé en quatre doses de 250 mg.

Voir chronique: «Un composé de l'oignon et quelques autres végétaux pourrait prévenir et guérir les affections induites par certains virus et coronavirus»

 

Oleuropein (OLE)

Certaines études suggèrent également que l'oleuropein, que l'on retrouve particulièrement dans les extraits de feuille d'olivier, est bénéfiques pour traiter des affections virales, bactériennes ou parasitaires. Selon ces études, la feuille de l'olivier possède de véritables propriétés antivirales et aurait la capacité d'interférer dans la production d'acides aminés vitaux pour la survie des virus.

En phytothérapie, la feuille d'olivier est surtout utilisée pour lutter contre l'hypertension artérielle.

Une étude de l'Instituto de Biología Molecular y Celular, de l'Universidad Miguel Hernández, précise «.../ Un extrait de plante commerciale dérivé de la feuille d'olivier (Olea europaea) (LExt) et de son principal composé, l'oleuropéine (Ole), a inhibé l'infectiosité in vitro du virus de la septicémie hémorragique virale (VHSV), un rhabdovirus salmonidé.../ par conséquent, nous proposons que O. europaea puisse être utilisé comme source potentielle d'antiviraux naturels prometteurs, qui se sont révélés manquer d'impact sur la santé et l'environnement. De plus, l'Ole pourrait être utilisé pour concevoir d'autres agents antiviraux apparentés.»

L'oleuropéine s'est montrée efficace contre le virus du VIH en inhibant l'entrée du virus dans les cellules du système immunitaire.

Elle est également efficace contre les complications respiratoires induites par les virus de type influenza de la grippe.

On peut se procurer de l'extrait de feuilles d'olivier en gélules généralement dosées à 500 mg. En prévention, 500 mg quotidiennement peuvent être suffisants. Pour usage thérapeutique, on consommera 1000 mg par jour en deux prises. S'assurer que le produit est garanti à 15% d'oleuropéine.

 

Vitamine D

Un autre conseil sera de prendre de fortes doses de vitamine D. Selon Adrian Gombart, professeur agrégé de biochimie et chercheur principal à l'Institut Linus Pauling de l'Oregon State University.

Chez les primates, l’action qui enclenche et permet une réponse optimale du système immunitaire, pour répondre aux attaques microbiennes, ne fonctionne correctement qu’avec la présence de suffisamment de vitamine D.

La vitamine D stimule une réponse immunitaire qui est innée, en activant une protéine antimicrobienne, ce qui a entre autres effets de prévenir une réaction disproportionnée du système immunitaire, en l’empêchant de réagir de façon exagérée, ce qui se produit parfois dans les cas de complication de grippe ou de pneumonie.

En effet, il arrive qu’il se produise une réponse immunitaire disproportionnée du système immunitaire qui amènera et produira au niveau des poumons des liquides inflammatoires qui vont réduire la capacité des poumons d’absorber l’oxygène dans le sang et provoquer des problèmes graves d’insuffisance respiratoire.

Pour survivre et se reproduire, le virus doit pénétrer la cellule. Il semblerait que la vitamine D rende également cette tâche plus difficile, notamment en renforçant la paroi cellulaire. Un virus qui ne peut pénétrer dans la cellule est un virus qui ne peut nuire et surtout qui ne peut se reproduire.

Pour un adulte, la posologie quotidienne serait entre 10.000 et 15.000 U.I. pour quelques jours (la moitié pour des enfants entre 2 et 12 ans), soit pour une durée n'excédant pas une semaine. Le Dr Whitaker et d'autres médecins spécialisés dans l'utilisation thérapeutique de cette vitamine conseillent des doses beaucoup plus élevées.

Il est important de choisir une vitamine D3, préférablement sous forme de gélules (par rapport aux comprimés) ou mieux sous forme liquide.

 

Sureau (feuilles, fleurs et extrait de baies en sirop)

Une étude, menée par le professeur Fariba Deghani, le Dr Golnoosh Torabian et le Dr Peter Valtchev, a montré que les composés des baies de sureau peuvent inhiber directement l'entrée et la réplication du virus dans les cellules humaines, et peuvent aider à renforcer la réponse immunitaire d'une personne au virus.

Selon le DrTorabian. "Il inhibe les premiers stades d'une infection en bloquant les principales protéines virales responsables à la fois de l'attachement viral et de l'entrée dans les cellules hôtes

Fait intéressant, le concentré de sureau a non seulement été en mesure d'empêcher le virus d'entrer et d'infecter les cellules en premier lieu, mais il a également inhibé la propagation à un stade avancé du virus dans les cellules qui avaient déjà été infectées. De plus, cette inhibition tardive était encore plus forte que son action lors de la phase d'infection initiale.

Pour en savoir plus sur cette étude: «Le sureau offre une puissante protection contre la grippe»

La tisane de fleurs et feuilles de sureau est utilisée traditionnellement en phytothérapie pour traiter les rhumes, la grippe et la toux, de même que pour contrôler la fièvre.

 

Il existe de nombreux autres remèdes naturels, en phytothérapie et en aromathérapie, pour lutter contre les infections virales ou bactériennes, ceux mentionnés dans ce texte bénéficient de références issues de recherches scientifiques et ceux que je recommande en priorité.

Il est facile de se les procurer dans les magasins de produits naturels, certaines pharmacies, ou sur Internet.

 

Références:

Fever-reducing meds may help spread the flu

A Review on Various Uses of N-Acetyl Cysteine

[N-acetylcystein in the Therapy of Chronic Bronchitis]

Multifaceted Activity of N-acetyl-l-cysteine in Chronic Obstructive Pulmonary Disease

The effect of oral N-acetylcysteine in chronic bronchitis: a quantitative systematic review

The Olive Leaf Extract Exhibits Antiviral Activity Against Viral Haemorrhagic Septicaemia Rhabdovirus

Oleuropein in Olive and its Pharmacological Effects

Key feature of immune system survived in humans, other primates for 60 million years. Oregon State University.

 

 

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