Selon les résultats de deux études présentées à la conférence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology, suivre un régime et faire de l’exercice peuvent avoir des effets positifs sur les problèmes liés au cancer.
Une des études a prouvé qu’il y avait de plus grandes chances de rechute ou de décès chez les individus atteints de cancer du côlon au stade III qui avaient eu une chirurgie et subi des traitements de chimiothérapie lorsque ceux-ci suivaient un régime de type «continental» à prédominance de viande rouge, de graisses, de grains raffinés et de desserts.
« Il s’agit de la première grande collecte de données à se concentrer sur l’influence des régimes chez les survivants d’un cancer du côlon. Ces données suggèrent que les facteurs alimentaires peuvent avoir des effets» dit le Dr Jeffrey Meyerhardt, membre du Dana Farber Cancer Institute de Boston, auteur de l’étude. « Nous avons bien sûr besoin d’autres études afin de mieux comprendre comment cela fonctionne. Nous avons également besoin d’insister sur le fait qu’un régime n’est pas un substitut aux traitements actuels. »
On a demandé à plus de 1 000 patients souffrant de cancer du côlon de stade III qui participaient à un essai de chimiothérapie adjuvante de répondre à un questionnaire concernant leur régime alimentaire durant les six mois suivant leur traitement de chimiothérapie. Les chercheurs ont ainsi pu suivre les participants afin de voir si leur cancer récidivait ou s’il y avait eu décès.
Les modèles diététiques se divisaient en deux catégories : « continental », impliquant beaucoup de viande rouge, de graisses et de desserts, et « prudent », axé sur une grande consommation de fruits, de légumes, de volaille et de poisson.
Les personnes ayant suivi de façon plus systématique le régime de type « continental » ont presque quadruplé leurs risques de rechute ou de décès comparativement à ceux qui ont le moins suivi ce type de régime.
« Ceux qui ont suivi le plus systématiquement un régime de type « continental » en consommant plus de viande rouge et de desserts ont fait augmenter leur facteur de risque de rechute et de décès de façon très significative, environ quatre fois plus » raconte explique Meyerhardt.
Une deuxième étude, également effectuée pour le Dana-Farber Institute, a prouvé que les survivantes d’un cancer du sein, auparavant sédentaires et qui se sont mises à l’exercice, ont fait diminuer l’insuline dans leur sang. On en déduit que le taux d’insuline pourrait expliquer pourquoi l’activité physique a été associée à de meilleurs résultats.
Des études précédentes ont montré que les femmes qui perdaient du poids et devenaient physiquement plus actives avaient un risque moins élevé de rechute du cancer du sein. Les femmes souffrant d’obésité au moment du diagnostic, au contraire, avaient un risque de rechute plus élevé.
Pour cette étude, les chercheurs ont demandé à 101 femmes ayant le cancer du sein de suivre un programme de 16 semaines d’exercices cardiovasculaires et d’entraînement musculaire ou de continuer à prendre soin d’elles-mêmes «normalement». On a mesuré les taux d’insuline et de glycémie chez toutes les femmes, de même que leur poids, leur composition du corps et leur tour de taille et de hanches. Les participantes avaient toutes terminé leur traitement de chimiothérapie et/ou de rayonnement électromagnétique, mais aucune n’avait commencé de thérapie hormonale.
Les femmes du groupe ayant fait de l’exercice ont fait diminuer leur taux d’insuline de 20 % en moyenne, une quantité près du niveau de signification statistique. Ces femmes tendaient également vers une meilleure sensibilité à l’insuline, signifiant par là que leur corps réagissait à l’insuline hormonale.
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