Une nouvelle étude sur les souris laisse entrevoir que les régimes à base d’acides gras oméga-3 provenant des poissons pourrait aider à freiner l’apparition du cancer de la prostate.
Les quantités comparables d’oméga-3 alimentaires utilisées dans l’étude ont été « beaucoup plus élevées que dans un régime de type «occidental» ordinaire, mais elles ne sont pas inaccessibles » nous dit Yong Chen, un professeur en biologie du cancer de l’École de médecine de l’Université de Wake Forest.
Les acides gras oméga-3 – particulièrement ceux à longue chaîne que l’on trouve chez les poissons – sont devenus les plus récentes super vedettes de l’alimentation grâce aux dernières recherches suggérant qu’ils peuvent prévenir les maladies cardiaques et même le cancer.
Le mécanisme exact qui aurait, soi-disant, des effets anticancéreux n’est toujours pas clair, nous dit Chen. Une théorie en vogue prétend que des enzymes cellulaires spécifiques métaboliseraient les oméga-3 de telle façon qu’ils retarderaient l’apparition de tumeurs malignes.
Cependant, l’équipe de Chen enquête sur un mécanisme beaucoup moins connu.
« Il s’avère que les acides gras oméga-3 pourraient faire moduler l’apostose (une forme de mort cellulaire) » explique-t-il.
Les cellules cancéreuses se répandent de deux façons; soit elles prolifèrent de manière incontrôlable, soit elles contournent le signal naturel qui les incite à s’autodétruire, ce qu’on appelle l’apostole.
Il s’avère qu’une "mauvaise" molécule essentielle pourrait être impliquée dans ce processus. L’équipe de Chen croit maintenant que les acides gras oméga-3 interagissent favorablement avec la « mauvaise » molécule pour inciter les cellules cancéreuses à se reprogrammer pour l’apostose.
Durant leur recherche, les chercheurs ont imposé aux souris un régime riche en acides gras oméga-3 et en acides gras oméga-6 moins sains. Ces souris étaient programmées génétiquement pour ne pas produire le gène suppresseur de tumeur Pten, ce qui les prédisposait grandement à développer des tumeurs à la prostate. Un gène suppresseur de tumeur Pten dysfonctionnel joue un rôle prépondérant dans l’apparition du cancer de la prostate chez un tiers des humains, c’est pourquoi ces souris étaient le modèle parfait pour cette maladie, dit Chen.
Tel que prévu, les souris avec un gène suppresseur de tumeur Pten fonctionnel n’ont pas développé de cancer de la prostate, disent les chercheurs.
Par contre, les rongeurs dont le gène suppresseur de tumeur Pten avait été mis hors service ont normalement développé des tumeurs à la prostate. Cependant, 60 % des souris nourries avec des aliments riches en acides gras oméga-3 ont survécu comparativement à 10 % ayant été nourries avec des aliments faibles en oméga-3. Aucune des souris nourrie avec des aliments riches en oméga-6 n’a survécu, précisent les chercheurs.
Les résultats de l’étude ont été publiés dans l’édition en ligne du 21 juin du Journal of Clinical Investigation.
Selon Chen, l’étude laisse entendre que les régimes riches en acides gras oméga-3 à longue chaîne pourraient offrir aux hommes une arme contre le cancer de la prostate.
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