Selon des chercheurs, l’exposition à la fumée secondaire au travail, à la maison ou ailleurs entraîne une augmentation disproportionnée des marqueurs qui accroissent le risque de maladie cardiovasculaire.
« Notre étude fournit des données supplémentaires qui portent à croire qu’une faible exposition à la fumée secondaire a un effet sensible, d’un point de vue clinique, sur la vulnérabilité aux maladies cardiovasculaires », a indiqué Andrea Venn, Ph. D., auteure principale de l’étude publiée dans le revue Circulation. « Il s’agit de la première étude épidémiologique à lier le taux de ces marqueurs à une mesure objective du niveau d’exposition à la fumée secondaire, plutôt qu’à une autoévaluation de cette exposition, laquelle peut être biaisée. »
Plutôt que de s’appuyer sur l’autoévaluation des participants relativement à leur exposition à la fumée secondaire, l’étude transversale a mesuré leur taux sanguin de cotinine. La cotinine est le métabolite de la nicotine le plus fiable pour établir la quantité de nicotine absorbée. Comme la nicotine est étroitement liée à la fumée du tabac, le taux de cotinine dans le sérum sanguin permet de déterminer le degré d’exposition à la fumée du tabac et à ses composants toxiques.
Les chercheurs ont également vérifié si les personnes exposées à la fumée secondaire affichaient des taux accrus de fibrinogène, d’homocystéine et de protéine C-réactive, trois marqueurs de maladies cardiovasculaires.
Ils ont analysé des données portant sur 7 599 adultes qui n’avaient jamais fumé. Soixante-huit pour cent des participants étaient de sexe féminin, et l’âge médian des sujets se situait à 38 ans. Chez 18 % d’entre eux, ils n’ont pu détecter de cotinine; les autres présentaient un taux de ce métabolite faible ou élevé. Dix-huit pour cent des participants ayant un faible taux de cotinine et 56 % de ceux affichant un taux élevé ont affirmé vivre avec un fumeur à la maison ou être exposés à la fumée secondaire au travail, les deux principaux endroits favorisant l’exposition prolongée à la fumée secondaire.
Les chercheurs ont découvert que les participants affichant un taux de cotinine faible ou élevé présentaient également des taux considérablement plus élevés de fibrinogène et d’homocystéine que les sujets du groupe chez qui on n’a pas détecté de cotinine.
« Les taux accrus de fibrinogène et d’homocystéine observés chez les personnes exposées à la fumée secondaire correspondaient à environ 30 à 45 % de ceux affichés par les fumeurs actifs », a révélé Mme Venn.
Les taux des trois marqueurs chez les participants se sont révélés environ deux fois plus élevés dans cette étude, où on a mesuré le taux de cotinine, que dans certaines études antérieures où l’exposition à la fumée secondaire était déterminée par autoévaluation.
« Cette étude appuie les données existantes indiquant que la fumée secondaire est une importante cause évitable de maladies cardiovasculaires, a souligné Mme Venn. Elle fait également ressortir l’importance de mettre en œuvre des mesures destinées à protéger le public contre la fumée secondaire, comme l’interdiction du tabac dans les endroits publics et les lieux de travail fermés. »
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