L’exercice régulier peut inverser le déclin du cerveau lié à l’âge, selon un neuroscientifique cognitif américain.
Le professeur Art Kramer, du Beckman Institute de l’Université de l’Illinois, soutient que des preuves substantielles révèlent l’effet bénéfique de l’exercice cardiovasculaire et de l’activité physique sur les fonctions exécutives contrôlées par le cerveau comme la coordination de tâches, la planification, la poursuite d’objectifs, la mémoire à court terme et la capacité à changer de tâche.
En vieillissant, la matière blanche et grise de certaines régions du cerveau se détériore, entraînant le déclin cognitif. Le scientifique a analysé les recherches publiées sur le sujet et a découvert que quelques études montraient que l’exercice régulier modéré qui essouffle la personne qui s’y consacre augmente la vitesse et la précision de la pensée, le volume de tissu cervical et la façon même dont le cerveau travaille.
Ces avantages ont été remarqués chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, ainsi que chez des gens ne présentant aucun signe de maladie caractérisée par la dégradation progressive du cerveau, soutient Kramer dans le British Journal of Sports Medicine.
Certaines études ont révélé que six mois d’exercice cardiovasculaire inversaient le déclin lié à l’âge et que le cerveau des adultes vieillissants gardait sa plasticité, soit sa capacité de croître et de se développer. D’autres études ont montré qu’on trouvait, chez les adultes présentant les meilleurs niveaux de conditionnement physique, moins de signes de détérioration de la matière grise (qui sert à la pensée) que chez leurs contemporains en moins bonne forme.
Chez les femmes traversant la ménopause, le déclin des taux de l’hormone femelle estrogène est lié à l’affaiblissement de la mémoire et au déclin des capacités du cerveau. Mais, Kramer cite autre étude selon laquelle les femmes âgées en bonne forme physique ont davantage de matière grise et réalisent de meilleurs scores aux tests mesurant le contrôle exécutif que les femmes en moins bonne forme et ce, qu’elles aient suivi une hormonothérapie substitutive ou pas.
De nombreuses questions restent sans réponse, mais « nous pouvons prétendre sans crainte de nous tromper qu’un mode de vie actif combiné à un niveau modéré d’activité cardiovasculaire devraient améliorer la fonction cognitive et le fonctionnement du cerveau, et inverser la tendance au déclin neurologique souvent observée chez les aînés », conclut Kramer.
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