En effet, le secteur agricole produit, directement ou indirectement, de 17 à 32 % de l’ensemble des émissions mondiales de GES causées par les humains.
De ce fait, le secteur agricole constitue l’une des activités humaines émettant le plus de GES dans le monde, tout juste après le secteur énergétique. Plus du tiers des émissions de GES de l’agriculture provient des sols qui reçoivent trop d’engrais. Cependant, en changeant les pratiques agricoles, l’agriculture pourrait réduire ses émissions de GES et même devenir un puits de carbone plutôt qu’un grand émetteur. Mais ceci nécessite d’abandonner les pratiques agricoles industrielles qui utilisent de grandes quantités de produits chimiques.
Il apparaît particulièrement pertinent pour le monde de se pencher sur l’agriculture, et notamment sur le cas de l’agriculture industrielle. Celle-ci utilise en effet de plus en plus d’engrais, machineries, pesticides, OGM, etc. À titre d’exemple, les émissions mondiales du méthane CH4 et de l’oxyde nitreux N2O ont progressé, entre 1990 et 2005, de 17 %. De plus, les prévisions font état d’un accroissement supplémentaire variant de 35 à 60 % d’ici 2030, en raison de l’usage grandissant des engrais azotés et de l’augmentation du bétail.
Selon Greenpeace, sur le plan mondial, la séquestration du carbone du sol offre de loin les meilleures possibilités d’atténuation en changeant les pratiques agricoles vers des pratiques plus écologiques, plus respectueuses des sols. Ici, quelques exemples de pratiques à adopter s’imposent :
- Éviter la jachère à découvert et pratiquer la
rotation des sols avec, par exemple, des cultures de légumineuses;
- Utiliser juste ce qu'il faut d'engrais azoté et de phosphore de fumiers
ou de lisiers (ce qui évite aussi les algues bleues!);
- Opter pour des fumiers solides plutôt que des fumiers liquides pourrait
limiter les émissions de méthane
- Réduire le labourage sans recourir à des herbicides dans les
sols organiques;
- Réhabiliter les sols organiques drainés pour obtenir des terres
cultivables, et restaurer les terres dégradées afin d'augmenter
les puits de carbone. Autrement dit, il faut éviter de drainer les milieux
humides, mener à bien la lutte contre l'érosion des sols et prévoir
des apports organiques et des nutriments;
- Conversion des terres cultivées en pâturages qui permettrait
également de modifier l'alimentation animale afin de limiter la production
de méthane;
- Réduire les intrants chimiques et éliminer les cultures (comme
les OGM) qui les encouragent.
Greenpeace recommande aussi un plan d’ensemble qui tient compte des nombreuses considérations en santé et en santé environnementale associées à l’agriculture industrielle et qui encouragerait, à titre d’exemple, l’adoption d’un régime alimentaire végétarien, ou du moins une réduction de la consommation de viande, permettant de réduire les GES. À titre indicatif, une personne dont le régime alimentaire correspond à ce qu’un habitant consomme en moyenne chaque jour au Canada, pourrait économiser 3850 kcal (ou de 950 à 1260g de CO2) de combustibles fossiles en diminuant de 50 % de sa consommation quotidienne de viande.
Élevage moderne et santé
Non seulement l’élevage industriel actuel est-il un facteur de pollution et un des grands responsables des émissions de gaz à effet de serre, mais les animaux offerts sur la marché de l’alimentation sont malades, carencés et débalancés en éléments nutritifs.
Comme l’explique le Dr David Servan-Schreiber dans son excellent ouvrage « Anticancer », à partit des années 1950, pour des raisons de productions et rentabilité, les pâturages ont été abandonnés au profit de l’élevage en batterie. Le maïs, le soja et le blé sont devenus la base alimentaire du bétail. Cette alimentation ne contient quasiment pas d’oméga-3 et est au contraire très riche en oméga-6. Ces acides gras sont essentiels car ils ne peuvent être fabriqués par notre organisme, et la quantité d’oméga-3 et 6 dans notre corps dépend directement des quantités présentes dans notre alimentation. Si le bétail se nourrit d’herbage, sa viande sera équilibrée en oméga-3 et oméga-6, mais si son alimentation est à base de maïs et de soja (ce qui est le cas dans l’élevage industriel), le déséquilibre dans notre organisme atteint des taux de déséquilibre importants très nocifs.
L’équilibre de la physiologie de notre organisme dépend de l’équilibre entre les oméga-3 et oméga-6, et actuellement dans la population occidentale on constate un important déséquilibre, avec un excès d’oméga-6. Ceci favorise un nombre impressionnant de problèmes de santé (cancers, maladies cardio-vasculaires, inflammations, maladies dégénératives, etc.).
Favoriser le biologique et réduire la consommation de viande
La seule solution pour sauver notre planète des grands bouleversements climatiques et de mener une vie plus longue et en santé (l’espérance de vie augmente mais les systèmes de santé occidentaux sont débordés par un nombre toujours accru de malades), est de favoriser la production d’aliments biologiques (élevage et agriculture), et d’adopter une alimentation réduite en viande (d’élevage bio).
Sources: Greenpeace Canada et Anticancer, prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles de David Servan-Schreiber
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